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- L'Agapé*
Voilà bientôt deux ans que l’Agapé a ouvert à Paris, auréolé d'une étoile dès la première année. Bertrand Grébaut, a vraiment découvert la cuisine qu’il aime, celle des produits plutôt que de la technique, à l’Arpège d’Alain Passard.
Laurent Lapaire, maître d’hôtel d’Alain Passard pendant 10 ans et Olivier Lefranc l’appellent pour tenir les cuisines de l’Agapé, restaurant qu’ils ouvrent dans le 17ème. La salle est petite mais le personnel est nombreux, masculin et charmant. Le menu du midi est à 35 euros mais il faut le découvrir le soir soit en menu Carte Blanche (120 €) comprenant une dizaine de services.
Nous avons profité d’une offre Menu Carte blanche + Accord mets et vins à 40 % de réduction.
La table est sobre et de bon goût (Bernardaud, Putman pour les ronds de serviette, carafe Ovarius). Pour le reste, nous sommes totalement dans le name-dropping à croire qu’il n’y a point de salut en dehors des marques et des maîtres sensés réunir tout le monde autour de leur glorieux noms : Bordier, Poujauran (la ficelle n’est pas terrible), Genin pour les chocolats, Desnoyers pour la viande, Antony pour les fromages… j’aimerais plus de découvertes, de prises de risques et que l’on ne cède pas à la facilité et au snobisme parisien.
Alors qu’est ce que cela donne dans l’assiette ? Si vous aimez comme moi les légumes, vous allez apprécier cet endroit. Ils viennent du potager du Gros Chesnay à Fillé sur Sarthe (celui de Passard bien sûr).
Amuse bouche
Crème de chou-fleur et gelée de pomme verte
Le ton est mis : simplicité et goût
Entrée
Carpaccio de noix de veau fumé de Corrèze, vanille citron vert, champignon et herbes fines
Foie gras mi-cuit de canard de Chalosse, condiment cédrat pomme verte
Le foie adore l'acidulé et ce condiment cédrat pétille sur le foie gras. Très intéressant.
Velouté de persil racine, espuma de persil.
La saveur légèrement sucrée du persil racine est ravivée par la fraîcheur du persil. 100% végétal.
Vin : 100 % Chardonnay de Loire, vin sec. Je n'ai pas retenu le nom.
Plat
St-jacques, lard de Colonnata, purée de navet et lamelles de radis noir
Chevreuil, endives carmine pour l’amertume, purée de coings pour la douceur, sauce acide pour la vivacité, éclats de macadamia pour le croquant
La cuisson de chaque élément est parfaite. j'aurais aimé plus de saveur pour le coing que j'ai trouvé assez fade.
Côte du Roussillon Domaine du Bout du Monde – cuvée Hop là 2006
Voilà ce qu’en dit Olif sur le millésime 2005 :
Robe rubis éclatante, belle pureté de fruit. Attaque souple, vin presque trop sage, finale chaude et un peu alcooleuse, avec sensation de surcroît finale. Un vin plus consensuel, qui devrait plaire. 70% Carignan 15% Syrah, 15% Grenache
Fromages Abondance, chèvre et Abbaye de Tamié
Pré-dessert : lait de poule citronnelle – sorbet noix de coco
Aucun intérêt
Dessert : Tarte chocolat Samana, glace vanille bourbon, caramel beurre salé – Ce dessert est à la carte depuis 2 ans. Ultra classique. J'étais déçue de finir sur une note aussi sucrée. J'aurais préféré la subtilité d'un fruit pour finir le repas.
Mignardises Genin : chocolat et caramel avec le café (excellent)
Pour être honnête, je vous avoue que ce restaurant en l'état ne me laisse pas un souvenir particulier. J'ai bien mangé, de bons produits, bien cuisinés, maîtrisés mais aucun déclic pour moi, pas de révélation qui me font dire : je reviendrai pour un déjeuner (je suis à 10 minutes en voiture) ou ce plat est à se damner. C'est dommage car j'ai bien aimé l'atmosphère détendue du lieu, le service impeccable, le timing entre les plats (durée du dîner 2h30). En revanche, gros bémol sur les prix pour 1 étoile car il faut l'avouer : c'est très cher pour des produits de qualité certes mais qui ne sont pas "luxueux". Je préfère de loin un Alain Périllat, qui prend plus de risques en cuisine pour 2 fois moins cher, ou Alexandre Bourdas à Honfleur, chez SA-QUA-NA.
Prochain post sur un restaurant : Déjeuner au Grand Véfour en février...
L'Agapé
01.42.27.20.18
PS: Laurent de Gastro on Tour vient de me signaler que Bertrand Grébaut était remplacé par Guillaume Bracaval, second de l'Ambroisie; Bertrand s'envolant pour un tour du monde gastronomique.